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C’est dans le sud de la Guyane que l’impact de l’orpaillage est le plus visible. La forêt est par endroit littéralement éventrée. Dans cette zone, les taux de mercure explosent. Loin de tout, les villageois se sentent abandonnés. Depuis 30 ans, malgré la présence de l’armée française, la forêt continue d’être dévastée. Sur le bord du fleuve Maroni, Aimawalé Opoya, grand Man du village de Talwen, c’est à dire chef coutumier, fait un constat amer. Les amérindiens attendaient beaucoup du parc. Mais sa création sous l’impulsion de Jacques Chirac n’a rien changé. Pour Aimawalé, la situation des amérindiens s’est même détériorée. À cause de l’orpaillage, leurs zones de pêches et de chasses se sont raréfiées. Les évangélistes sont de retour et même l’état français s’attaque à leur culture en leur confisquant leur production artisanale notamment confectionnée avec des plumes de perroquets. Pour tenter de sauver sa culture, Aimawalé veut réorganiser le Maraké, une épreuve initiatique par laquelle tout Wayana devait passer pour devenir adulte. Et chaque jour, avec patience et finesse, il continue de produire des ciels de case traditionnels comme son père et d’autres anciens lui avaient enseignés. Un témoignage qui apporte un éclairage sur la difficulté pour les Wayana du Haut Maroni de vivre entre tradition et modernité.